Portrait : Laura Soissons, le milieu aquatique en ligne de mire

Passionnée par l’océan, Laura Soissons s’est rapidement intéressée aux milieux aquatiques pendant ses études. Après plusieurs années comme chercheuse, elle souhaite se diriger vers l’animation de projets scientifiques. Elle intègre alors INRAE comme coordinatrice du projet Sélune, un programme pluridisciplinaire de 15 ans sur la restauration de ce fleuve normand. Elle nous raconte son parcours.

Un métier, une passion

Après un bac scientifique, Laura Soissons commence ses études par une licence en Sciences de la terre et de l’environnement à l’Université de Montpellier, option hydroscience. Son diplôme en poche, elle rejoint l’Université de Bordeaux pour réaliser un master de recherche sur les environnements océaniques et littoraux. Elle effectue deux stages sur l’interaction entre la dynamique sédimentaire et les herbiers marins, entrecoupés d’un semestre à l’Université de Southampton, dans un centre d’océanographie. « Ce qui m’intéressait, c’était la dynamique côtière ! J’ai vécu au bord de la mer durant toute mon enfance et partagé une passion pour la voile avec ma famille. C’est donc tout naturellement que je me suis tournée vers le milieu aquatique. »

Après un master en communication scientifique, elle réalise une thèse aux Pays-Bas toujours sur les herbiers marins, suivi d’un post-doc sur un projet de restauration des estrans, zones de balancement des marées, par l’étude de la faune benthique (vivant au fond des eaux). Elle monte ensuite son propre projet grâce à une bourse Marie Curie sur les herbiers et leur résilience face aux pressions humaines, à Sète.

Une nouvelle corde à son arc

En septembre 2020, elle quitte le sud pour s’installer en Bretagne et intègre l’UMR DECOD en tant que coordinatrice du projet Sélune sur le site rennais de l’Institut Agro Rennes-Angers. L’objectif du programme Sélune, initié en 2012 pour 15 ans, est d’analyser l’impact de la restauration du fleuve du même nom suite au démantèlement de deux barrages. Cette analyse concerne différentes thématiques telles que la dynamique fluviale, la biodiversité et la dynamique du territoire. « Le poste m’a tout de suite plu car il correspondait à mes centres d’intérêt et mes compétences. C’était l’opportunité de changer complètement de mission tout en gardant un pied dans la recherche. »

Un rôle de coordination pour un programme multi-acteurs

Pour mener à bien ce projet de grande ampleur, Laura assure le lien entre les scientifiques impliqués et les autres parties prenantes qui gèrent les travaux de restauration. « Financeurs, acteurs locaux, services de l’Etat, bureaux d’études… Je fais le lien entre des interlocuteurs variés. Au quotidien, cela représente de nombreux échanges à travers des comptes rendus de recherche

Afin de suivre l’intégralité des projets de recherche, Laura travaille en étroite collaboration avec l’ensemble des équipes scientifiques, soit une cinquantaine de personnes issues de 20 unités. Son expérience du milieu aquatique et ses connaissances scientifiques sont un atout dans la coordination et l’animation du projet. Sa mission est également de contribuer à la valorisation du programme dans le cadre d’actions de médiation scientifique comme la Fête de la Science et d’autres opérations plus locales. Animer des collectifs scientifiques, faire du lien entre les parties prenantes, communiquer, un tryptique qui prend tout son sens dans cette activité de coordination pour le projet Sélune.