Soutenance de thèse Nolwenn Decanter

Jeudi 22 juin 2023, à 15h00, dans l’amphithéâtre Rieffel (Bât. 11) à l’Institut Agro Rennes-Angers sur le campus de Rennes

Divergence génomique et spéciation entre la lamproie de rivière – parasite (Lampetra fluviatilis) et la lamproie de Planer – non-parasite (L. planeri)

Résumé de la thèse 

L’isolement reproducteur est une question clé dans l’étude de la spéciation. Nous avons étudié les mécanismes de l’isolement reproducteur entre deux espèces proches de lamproies. La lamproie de rivière Lampetra fluviatilis (LF) est anadrome et parasite d’autres espèces de poissons alors que la lamproie de Planer L. planeri (LP) est résidente en eau douce et non parasite. Malgré des histoires de vie différentes, les deux espèces utilisent les mêmes habitats de reproduction, peuvent s’hybrider et sont considérées comme des écotypes avec un isolement reproducteur partiel. Grâce à de précédents travaux, nous savons que la première génération d’hybrides (F1) est viable et des marqueurs génétiques permettent de différentier les deux écotypes. Jusqu’ici, peu d’hybrides de seconde génération (F2) ou de rétrocroisements (F1xF0) ont été identifiés. Ces hybrides pourraient avoir une valeur sélective moins importante, ce qui expliquerait le flux de gènes limité et le maintien des deux écotypes. Néanmoins, une analyse de l’hybridation sur plus de 1000 individus d’une même population a montré que la majorité des individus étaient hybrides avec environ 40% de F1s. A l’échelle du génome, deux régions semblent concentrer la majorité des différences entre LP et LF. Les différences structurales ainsi que les gènes présents dans ces régions ont été identifiés. En outre, des expériences de compétition spermatique n’ont révélé aucune barrière prézygotique malgré des différences de qualité spermatique entre les mâles LP et LF. En conclusion, il semble que l’intensité des barrières à la reproduction entre LF et LP soit faible, en lien avec une divergence génétique concentrée dans deux régions du génome.

Le jury est composé de :
Rapporteurs

Thomas Broquet – Chargé de recherche CNRS – Station biologique de Roscoff
Margaret Docker – Professeure – Université du Manitoba

Examinateurs

Claire Mérot – Chargée de recherche CNRS – Université de Rennes
Cédric Tentelier – Maître de conférence – Université de Pau et des Pays de l’Adour
Yannick Outreman – Professeur – Institut Agro

Directeur de thèse

Guillaume Evanno – Directeur de recherche - INRAE