Projet

RODENT

Impacts des rodenticides anticoagulants sur les écosystèmes - Adaptations des populations de rongeurs cibles et effets sur leurs prédateurs
  • Période : 2009 - 2013
  • Budget Decod : 0 €
  • Coordinateur : UMR Chrono-environnement - <A HREF=mailto:michael.coeurdassier@univ-fcomte.fr>Michaël Coeurdassier</A>
  • Contact: Olivier LORVELEC
  • Site web
  • Mots-clés : rodenticides, anticoagulants, impacts, rongeurs, réponses adaptatives, prédateurs

Recherche

Contexte et enjeux

En tant que vecteurs de maladies, ravageurs de cultures et de denrées ou espèces invasives, les populations de rongeurs sont contrôlées partout dans le monde par des pesticides anticoagulants (AVKs). Ce mode de gestion présente deux limites principales : l’apparition de résistance aux AVKs utilisés et leurs effets indésirables sur les espèces non-cibles (renards, rapaces...).

Objectifs

RODENT se propose de mieux identifier les bases moléculaires de la résistance du Rat surmulot (Rattus norvegicus) aux anticoagulants et de comprendre la diffusion des gènes de résistance dans et entre les populations de ce rongeur.

Il s’agit également d’évaluer le transfert des AVKs dans les communautés de rongeurs et leurs effets sur les populations de prédateurs, en particulier celles du Renard roux et du Milan royal.

Ces travaux ont vocation à améliorer l’efficacité des méthodes de contrôle des rongeurs et à les rendre plus respectueuses de la biodiversité et de l’environnement.

Méthodologie

Exposés aux AVKs, les systèmes biologiques répondent à différentes échelles : dans le cas de la résistance génétique des rongeurs cibles, les modifications sont moléculaires alors que les impacts sur les prédateurs sont observés à l’échelle des populations. Pourtant, ces phénomènes sont étroitement liés, la résistance peut augmenter les résidus de pesticides accumulés dans les rats et ainsi modifier l’exposition de leurs prédateurs.

Une des originalités de RODENT est d’associer ces deux niveaux de perception en croisant des techniques fines de laboratoire pour les analyses chimiques et moléculaires avec des approches expérimentales de génétique des populations, des monitorings de terrain et des méthodes de modélisation spatiale permettant de suivre et de comparer l’abondance des prédateurs dans l’espace et le temps.

Résultats et perspectives

  • Dans un contexte rural, les analyses génétiques suggèrent une faible dispersion des rats entre les bâtiments et les fermes étudiées après un déclin. Seuls quelques individus joueraient un rôle important dans la diffusion de la résistance.
  • En ville, la situation est très différente, puisque les populations sont beaucoup plus proches génétiquement malgré des distances les séparant allant de plusieurs centaines de mètres à parfois 7 km.
  • Suite aux changements de pratiques, nous montrons que les impacts des traitements rodenticides sur les populations de renards ont diminué drastiquement en 10 ans. Cependant, une forte proportion de prédateurs reste exposée, de façon chronique et probablement non-létale, aux molécules utilisées en contexte agricole et biocide.
  • Productions

    Pour le projet global :
    • 7 publications dans des revues scientifiques internationales
    • 16 communications dans des conférences internationales et nationales
    • 2 articles techniques

    Publication significative pour l’équipe Écologie des invasions biologiques :

    COEURDASSIER M., BENOIT E., BERNY P., COSSON J-F., FOUREL I., GIRAUDOUX P., JACQUOT M., PASCAL M., RAOUL F. (2010) The RODENT program: impact of anticoagulant rodenticides on ecosystems – adaptations of target rodents and effect on their predators. 20e Congrès européen SETAC, Séville.

    Personnes impliquées

    LE QUILLIEC Patricia, Assistante ingénieure
    Téléphone : +33 2 23 48 57 29
    Email : patricia.le-quilliec@inrae.fr
    LORVELEC Olivier, Ingénieur de recherche
    Téléphone : +33 2 23 48 57 34
    Email : olivier.lorvelec@inrae.fr

    Partenaires

    Financements

    Le projet a bénéficié d’une aide de 545 000 € de l’ANR Project No. 09-CESA-008 pour un coût global d’environ 1 700 000 €