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Dynamique des populations du Petit rhinolophe en forêt d’exploitation |
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Contexte et problématique
Sous l’effet des activités humaines, les forêts et autres structures boisées connaissent des changements rapides et profonds depuis quelques décennies. Ces changements vont perdurer pour adapter nos modes d’exploitation de ces milieux à l’évolution rapide de l’environnement économique et de l’environnement biotique et abiotique. Les politiques actuelles visent à concilier les activités économiques et le maintien des conditions de ces activités implique de préserver et renforcer la biodiversité. C’est notamment vrai pour la production forestière : c’est une activité liée au vivant, et donc à une complexité d’interactions qui conditionne la productivité de l’écosystème. Pour évaluer l’efficacité de ces politiques publiques, il est aujourd’hui nécessaire de mettre en place des indicateurs biologiques, pour évaluer les conséquences de mesures d’aménagement, de choix de parcours techniques, ou de mode d’exploitation, sur la biodiversité.
Le Petit rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), espèce inscrite à l’Annexe 2 de la Directive Habitats-Faune-Flore, est lié aux milieux forestiers et aux bocages denses, où il trouve son alimentation. C’est l’espèce européenne de chauve-souris dont la régression est la mieux documentée, notamment au Benelux, en Allemagne, et dans le nord de la France. Son lien avec les milieux boisés est attesté par de nombreuses études de télémétrie et la démonstration que la dynamique des colonies (effectifs, fécondité) est d’autant plus favorable que celles-ci sont plus incluses en forêt. Il s'agit donc d'un indicateur biologique particulièrement intéressant pour les milieux boisés, mais dont la dynamique des populations est mal connue et difficilement observable.
Objectifs
L'objectif de ce projet consiste à observer la dynamique des populations du Petit rhinolophe à l'aide d'une méthode innovante et sans perturbation pour les individus, à savoir la génétique non invasive. Ces données permettront ensuite de faire le lien entre la dynamique démographique des colonies et la qualité du milieu forestier.
Ce projet est également à l'origine d'une collaboration à l'échelle européenne, qui s'intéresse aux traits d'histoires de vie en bordure de l'aire de répartition d'une espèce. Il s'agit d'évaluer les capacités de dispersion globales du Petit rhinolophe en limite de son aire de distribution, mais aussi de comparer plus spécifiquement les traits d'histoire de vie d'une population présente en limite d'aire de répartition depuis de nombreuses générations (Picardie) et une population de Petit rhinolophe en pleine phase de recolonisation (Thuringe, Allemagne).
Méthodologie
L'ADN de Petit rhinolophe est extrait à partir de guano frais (moins de 10 jours) dans 20 colonies de Picardie avant d'être génotypé via un multiplexe de 9 microsatellites. Cet échantillonnage est effectué pendant l'été, avant et après la mise-bas, pendant 4 ans (2013-2016). Ces données permettent ensuite de suivre les différents individus au cours des années via des modèles de capture-marquage-recapture adaptés.
Cet échantillonnage a également été effectué pendant l'été 2015 dans différentes régions le long de la limite d'aire de répartition, et servira à étudier la dynamique globale de l'espèce le long de sa limite d'aire de distribution à l'aide d'outils issus de la génétique de population.
Résultats attendus
Les données récoltées en Picardie devraient nous permettre d'estimer la survie, la dispersion et la fécondité des individus de cette région, puis de les mettre en lien avec la qualité du milieu forestier (informations fournies par l'ONF).
L'échantillonnage à plus grande échelle permettra de déceler s'il existe un isolement par la distance conséquent entre les différentes populations, et d'estimer les capacités de dispersion du Petit rhinolophe à grande échelle.
Enfin, la comparaison entre les populations en phase de recolonisation et celles stables depuis de nombreuses générations nous permettra de tester chez un mammifère les prévisions des modèles théoriques concernant l'évolution des traits d'histoire de vie après la colonisation d'un milieu.
Publications issues du projet
LEHNEN, L. JAN, P.-L. BESNARD, A.-L. FOURCY, D. KERTH, G. BIEDERMANN, M. NYSSEN, P. SCHORCHT, W. PETIT, E.J. PUECHMAILLE, S.J. (2021) .Genetic diversity in a long-lived mammal is explained by the past?s demographic shadow and current connectivity
JAN, P.-L. LEHNEN, L. BESNARD, A.-L. KERTH, G. SCHORCHT, W. PETIT, E.J. LE GOUAR, P. PUECHMAILLE, S.J. (2019) .Range expansion is associated with increased survival and fecundity in a long-lived bat species
ZARZOSO-LACOSTE, D. JAN, P.-L. LEHNEN, L. GIRARD, T. BESNARD, A.-L. PUECHMAILLE, S.J. PETIT, E.J. (2018) .Combining noninvasive genetics and a new mammalian sex-linked marker provides new tools to investigate population size, structure and individual behaviour: An application to bats
JAN, P.-L. FARCY, O. BOIREAU, J. LE TEXIER, E. BAUDOUIN, A. LE GOUAR, P. PUECHMAILLE, S.J. PETIT, E.J. (2017) .Which temporal resolution to consider when investigating the impact of climatic data on population dynamics? The case of the lesser horseshoe bat (Rhinolophus hipposideros)
Personnes impliquées
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BESNARD Anne-Laure, Assistante-Ingénieure
Téléphone : +33 2 23 48 54 43 Email : anne-laure.besnard(at)inrae.fr |
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FOURCY Damien, Ingénieur d'études
Téléphone : +33 2 23 48 70 09 Email : damien.fourcy@inrae.fr |
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JAN Pierre-Loup, Docteur en Ecologie et Evolution
Téléphone : +33 2 23 48 70 38 Email : pierre-loup.jan@inrae.fr |
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PETIT Eric, Directeur de recherche
Téléphone : + 33 2 23 48 70 36 Email : eric.petit@inrae.fr |