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Coexistence d’espèces Amphibies autochtones et invasive dans un Réseau de Mares |
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Recherche
Continuités écologiques et interactions entre espèces dans un contexte d’invasion biologique. Le cas d’espèces amphibies patrimoniales (amphibiens) et d’une invasive (l’écrevisse de Louisiane) dans des réseaux de maresContexte et problématique
Les écosystèmes aquatiques continentaux contribuent significativement à la biodiversité mondiale. Mais ces écosystèmes, et leurs communautés, sont soumis à de nombreuses perturbations d’origine anthropique. Parmi celles-ci, les invasions biologiques sont très souvent avancées comme étant l’une des causes majeures des modifications importantes observées dans les communautés autochtones. D’ailleurs, le succès des espèces invasives excède très souvent le seuil fatidique des 10 % de la «Tens rule» dans les milieux aquatiques. Les mares, petits écosystèmes aquatiques, accueillent une biodiversité particulièrement intéressante et sont des milieux très particuliers en raison de leur taille réduite et de leur faible profondeur. Les contraintes environnementales peuvent y être sévères (régimes d’hydropériode, de température…) et seules les espèces, autochtones ou invasives, capables de supporter ces conditions s’y maintiennent.
Comme l’a montré une thèse récemment soutenue dans l’UMR, les réseaux de mares situés entre les marais de Brière et du Mès (ouest de la France), présentent des taux variables d’invasion par l’écrevisse de Louisiane. Les métacommunautés aquatiques qu’elles abritent comportent notamment des amphibiens dont certaines caractéristiques écologiques (caractère amphibie, position trophique, etc.) ressemblent à celles des écrevisses. Ces espèces peuvent en outre interagir à la fois directement (prédation) et indirectement (compétition). C’est en explorant ces mécanismes d’interactions entre mares (réseaux de connectivité entre patchs) et entre espèces (réseaux trophiques intra-patch) que nous chercherons à comprendre pourquoi l’écrevisse n’arrive pas à envahir l’ensemble des mares disponibles dans ce périmètre spatial pourtant réduit (quelques km²).
Objectifs
Afin de comprendre quels sont les mécanismes qui gouvernent la coexistence d’espèces amphibies dans un réseau de mares, il s’agira dans ce projet (1) d’évaluer si la présence de l’écrevisse de Louisiane influence la probabilité de présence des espèces d’amphibiens à l’échelle de la mare, (2) de comprendre quels sont les réseaux de connexion empruntés par ces différentes espèces, et, (3) d’explorer si elles interagissent directement ou indirectement et à quel degré (connexions trophiques).Méthodologie
Des protocoles de métabarcoding ciblé appliqués à des prélèvements d’ADN environnemental seront utilisés pour affiner notre connaissance des communautés présentes dans les mares. La connectivité sera étudiée chez 4 espèces à l’aide de techniques de génétique du paysage, et les réseaux trophiques, qui nous permettront d’aborder la question des interactions, seront reconstruits à partir d’analyses d’isotopes stables.Résultats attendus
Ce projet doit nous permettre de mieux comprendre quels sont les facteurs qui permettent d’expliquer la coexistence d’espèces aux affinités écologiques semblables dans une métacommunauté caractérisée par une distribution discrète des milieux aquatiques étudiés. Si l’importance relative des différences de connectivité entre espèces, et de leurs interactions directes et indirectes, peut clairement être établie, ces informations fourniront des outils pour la gestion des communautés de mares caractéristiques des agroécosystèmes de l’ouest de la France.Publications issues du projet
BELOUARD, N. PAILLISSON, J.-M. OGER, A. BESNARD, A.-L. PETIT, E.J. (2019) .Genetic drift during the spread phase of a biological invasion
Personnes impliquées
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BÉLOUARD Nadège, Docteure
Téléphone : +33 (0)2 23 23 70 84 Email : nadege.belouard@univ-rennes1.fr |
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BESNARD Anne-Laure, Assistante-Ingénieure
Téléphone : +33 2 23 48 54 43 Email : anne-laure.besnard(at)inrae.fr |
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OGER Adrien, Assistant ingénieur
Téléphone : +33 2 23 48 54 49 Email : adrien.oger@inrae.fr |
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PETIT Eric, Directeur de recherche
Téléphone : + 33 2 23 48 70 36 Email : eric.petit@inrae.fr |
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ROUSSEL Jean-Marc, Directeur de recherche
Téléphone : +33 2 23 48 57 75 Email : jean-marc.roussel@inrae.fr |
Partenaires
Financements
Agence Française pour la Biodiversité (AFB)
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (Contrat doctoral)